Tout fut carré à l’Albaron !

Tout fut carré à l’Albaron !

8 curieux(ses) de placer enfin les Alpes Grées sur une carte :
Clarine, Elisa, Flavien, Greg, Julien, Matthieu, Raphael et Samuel.

Oui la Vanoise et ses sommets, on connait. Le parc national italien du Grand Paradis et son point culminant éponyme également.
Mais ce qu’il y a entre les 2 : les Alpes gréés, l’Albaron ? Mystère …
Nous allons le résoudre ensemble.

Au sens traditionnel et habituel, les Alpes Grées constitue le massif montagneux à cheval sur la France et l’Italie (frontière Piémont-Val d’Aoste-Savoie), délimité au sud par le Col du Mont-Cenis et au nord par le Col du Petit-Saint-Bernard (frontière avec le Beaufortain).

Arrivée (pour 5 d’entre nous) à midi sur Bonneval sur Arc (Savoie 73). Petite visite du village emblématique de la Haute-Maurienne et de ses ruelles qui respirent l’authenticité avec un cadre si exceptionnel !

[ Bonneval sur Arc ]

Bonneval et le hameau préservé de l’Ecot ont servi de décors pour la trilogie cinématographique « Belle et Sébastien ».
Belle et Sébastien ? Selon la génération :

1965, la série TV 1983, le dessin animé 2013, le (1er) film


L’ecot. C’est là que nous stationnons nos véhicules (terminus de la route) tant bien que mal sur le parking ! Un monde fou est venu arpenter les vallons entourant ce bel endroit en ce samedi 9 août 2020 !

Nous décidons d’emprunter le sentier à John . Du nom d’un ancien gardien du refuge des Evettes ( John Durdilly ).
Celui-ci n’est pas très fréquenté et offre de merveilleuses vues. Il permet également de côtoyer, au plus près, la gorge de la Reculaz. Ce sentier est conseillé à la montée mais à éviter avec des enfants et – surtout – par temps de pluie (un passage plutôt vertical est équipé de chaines).

[ Le vallon de la Reculaz et sa cascade ]

Nous arrivons en milieu d’après-midi au refuge des Evettes. Si celui-ci, de par son architecture, n’est pas le plus charmant que l’on ait visité, l’accueil y est très sympa et le panorama extra-ordinaire !

[ A gauche le refuge des Evettes perché à 2590 m. A droite l’Albaron au fond ]

Nous profitons du soleil et du bon air jusqu’à l’heure du repas. C’est à cet instant que Flavien et Matthieu nous rejoignent ! (oui depuis Paris, la venue en Hte-Maurienne peut ressembler à un parcours du combattant !)

Lever à 3h00 et petit déjeuner dans la foulée, pour un départ à 3h45. Le ciel est clair, la lune bien visible, il fait doux …

Après une heure de marche (comprenant une courte descente pour atteindre le plan des Evettes puis la longue traversée de celui-ci), nous arrivons au pied d’un névé. On sort les crampons et les piolets, progresse dans une pente de neige qui se raidit rapidement, puis passons par un bout de moraine.
Nous arrivons au pied du ressaut rocheux, qui permet l’accès au plateau supérieur du glacier des Evettes, à 5h30 et enlevons nos crampons. Il nous faudra 45 minutes pour franchir celui-ci. En suivant les points jaunes. Pas de véritables « pas » d’escalade mais la présence de chaînes et de corde est tout même bien appréciable au tout début de l’ascension ! L’encordement peut être nécessaire (surtout à la descente) pour des personnes n’ayant pas le « pied sûr ».

[ Sortie du ressaut rocheux, équipement et progression sur le glacier des Evettes ]

Avant d’attaquer le glacier, nous rechaussons nos crampons et nous nous encordons (3 cordées pour 8 personnes). Nos craintes concernant un mauvais regel se sont vite estompées. Celui-ci est correct et nous progressons à un rythme constant. Nous n’avons aucune crevasse à franchir ce qui veut dire que l’on évite les passages sur des ponts de neige. Ouf !

Ce sera plus compliqué pour la cordée parisienne (Flav et Mat). 1ère en alpinisme pour le dernier nommé et des crampons peu adaptés à une course glaciaire sur des pentes qui ont tendance à se raidir. Ils s’arrêteront sous les 3300m avec des images plein la tête malgré tout !

Nous nous dirigeons vers la « Selle de l’Albaron » (3474 m) plein sud comme indiqué dans le topo mais, voyant un guide et ses 2 clients bifurquer Nord-ouest afin de récupérer l’arête plus rapidement, nous faisons de même !
Erreur !
On ne vous conseille pas cet itinéraire. Car après avoir franchi une pente de neige assez raide (la chute ici étant plus inconfortable que véritablement dangereuse), les quelques mètres à gravir pour atteindre l’arête sont pénibles ! Le rocher est totalement délité et il est difficile, voir impossible de se protéger. Il est 8h00 passé lorsque nous atteignons l’arête.

[ La traversée de l’arête (En médaillon : au pied de l’arête) ]

Le ,cheminement sur celle-ci est plutôt intuitif. Pour ceux ayant lu le topo (on ne citera personne !), il faut toujours rester côté glacier des Evettes et ne pas basculer versant Avérole. L’arête n’est jamais vertigineuse et ne présente aucun passage « technique ».

Le sommet est atteint à 09h00. A la vue des photos on s’attendait à un sommet type « aiguille » mais en fait il s’agit plus d’un énorme replat désertique ! La vue y est forcément exceptionnelle. Mont Blanc, Grand Paradis, Mont Rose, Viso, les sommets des Ecrins, …

[ Sommet de l’Albaron 3637 m ]

Le retour s’effectuera sur une neige qui commence doucement à se transformer. Il fait beau mais surtout il fait chaud. Très chaud ! On enlève des couches, on privilégie la descente en luge à la marche. Les 1ers arriveront au refuge à 12h45. On se restaure, on s’hydrate (boisson houblonnée pour certains) on profite en contemplant ce sommet, atteint quelques heures auparavant (et qui paraît désormais loin ) et on redescend au parking par le sentier « normal ».
Les 600 mètres seront avalés rapidement – en un peu + d’1 heure. On s’arrête à Bonneval sur Arc, Julien (le futur savoyard d’Albertville) nous offre très généreusement glaces et boissons et nous quittons cette magnifique Haute-Maurienne.

[ Les 8 participants du week-end : Raphael, Clarine, Julien, Flavien, Greg, Mat, Sam et Elisa ]

Désormais non seulement nous savons placer les Alpes Gréés et l’Albaron sur une carte, mais … on vous conseille vivement cette destination ! Préservée et si authentique !

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