En domptant le DOM
5 personnes qui veulent s’évader vers de lointaines contrées exotiques. Ce sera la Suisse pour :
Cyrille, Greg, Julien, Laetitia et Sam.
Greg a fêté ses 40 ans, Julien va fêter ses 30. Quoi de mieux pour célébrer ces nobles décennies qu’un sommet marquant ?
Le Dom des Mischabel (ou Dom dans la version simple) du haut de ses 4545 m est le 7ème sommet le plus haut des Alpes, le 3ème en suisse, mais le 1er entièrement situé sur le territoire helvétique !
Le massif des Mischabels est un massif montagneux des Alpes valaisannes en Suisse. Il fait frontière entre la vallée de Zermatt et celle de Saas (Saastal). Il s’étend depuis l’Allalinhorn (4027 m), au-dessus de Saas Fee, jusqu’au domaine skiable de Grächen. Le plus haut sommet des Mischabel est le Dom, qui culmine à 4 545 m, ce qui en fait le plus haut sommet entièrement suisse. Viennent ensuite le Täschhorn (4 490 m), le Nadelhorn (4 327 m), la Lenzspitze (4 294 m), le Stecknadelhorn (4 241 m), le Hohberghorn (4 219 m), l’Alphubel (4 206 m), le Dürrenhorn (4 034 m), l’Adlerhorn (3 988 m) et le Feechopf (3 888 m).
Tout ce petit monde se retrouve à Randa (1406m), commune située dans le Valais Suisse. A proximité de Zermatt. Zermatt … le Cervin ! ça sera pour plus tard.
Il y a 1500 mètres de dénivelé pour monter au refuge. Et quasiment aucune portion de plat. ça monte, ça monte, ça monte, au moins c’est efficace !
Nous passons au niveau de la passerelle Charles Kuonen (2069 m), nous y reviendrons ci-dessous.
Ce n’est qu’une fois l’altitude de 2300 m dépassée, que nous voyons le sentier se transformer. Il devient alpin avec des passages équipés de chaines et d’échelles. Ne pas sous-estimer celui-ci, ni le pratiquer par temps de pluie.
Nous mettrons 4 heures (pauses comprises) pour atteindre le refuge du Dom (domhütte) situé à 2936 m.
Tous les commentaires étaient unanimes en parlant de ce refuge. Nous ne pouvons que les confirmer ! Le lieu est moderne, d’une propreté inégalée, le personnel y est souriant, disponible et très arrangeant ! On y mange très bien et on y dort très bien. Classé 5* !
Après une courte sieste et un apéro pris avant le repas, nous prenons ce dernier à 18h30.
Nous nous coucherons de (très !) bonne heure (20h-20h30) pour un lever/petit déjeuner à 03h00. Départ du refuge à 03h45. Il fait nuit et nous sommes dans les nuages pour débuter cette ascension, qui elle aussi ne laisse pas de répit. On attaque directement par une montée bien soutenue ! Nous sommes rapidement au dessus des nuages et apercevons enfin la lune et les étoiles !
Après avoir chaussés nos crampons, nous nous encordons (Cyrille avec Julien, Greg avec Sam) en mettant pied sur le Festigletscher vers 4h30.
Nous sommes au pied du Festijoch (3723 m) à 06h00, enlevons nos crampons et effectuons cette courte escalade (III) sur un rocher un tantinet délité. Des spits permettent de se protéger tout le long si besoin.
Une fois arrivés en haut du col, nous rechaussons nos crampons et basculons sur le Hobärggletscher. Il est 6h30. Après une courte descente, il nous faut longer toute une zone d’importants séracs. Méfiance également dans les ponts de neige. Les crevasses sont imposantes dans le secteur. Cette traversée est longue bien que peu pentue.
Il nous faudra en effet 1 heure pour arriver au pied de la face nord. Celle-ci est impressionnante ! Il nous reste moins de 600 mètres de dénivelé mais tout en verticalité ! De plus, il a neigé ces derniers jours, en altitude, et cette neige fraîche n’a pas connu de regel.
Et nous évoluons désormais à plus de 4000 m. Nous savions que ce pouvait être éreintant physiquement ! Ce fut le cas.
Après avoir franchi la dernière pente (très raide) nous arrivons au sommet à 10h15. Dom des Mischabel – 4545 m. 6h30 après le départ du refuge. Le sommet est marqué par une croix accueillant Jésus.
Il s’atteint par une courte arête horizontale assez exposée. Nous ne pouvons pas tenir à plus que 2 sur cet étroit sommet. Nous alternons donc les cordées pour les séances photos ! 😉
La vue, là-haut, est phénoménale ! Au cœur du paradis des « 4000 ». Les 4 compères en ont oublié la fatigué née de cette ascension !
Il est temps d’entamer la descente. La neige se transforme de plus en plus et la progression devient vraiment pénible. On ne se sent pas en danger mais on sait que la fatigue va s’accentuer au fil des heures qui passent, à descendre ces pentes enneigées. La chaleur n’arrange rien. Il fait chaud, très chaud, on se retrouve une nouvelle fois en tee-shirt (manches longues bien entendu) à … 4000 m !
Nous sommes au Festijoch à 12h15 après la dernière montée de la journée qui nous aura … usée !
Nous décidons de descendre en rappel, et doublons nos cordes, afin d’obtenir un rappel de 50m qui puisse nous poser au pied du col. Choix payant !
Il nous reste à descendre le Festigletscher et ses petites crevasses. Greg mettra un genou dedans, Julien lui ses 2 jambes ! Sans aucun dommage pour personne, heureusement !
Au bout du glacier nous retirons cordes, baudriers et crampons.
Nous arrivons au refuge à 14h30. Un peu moins de 11 heures après notre départ.
Nous retrouvons Laetitia et pouvons se féliciter (oui un chouia narcissique mais … tant pis !) de ce nouveau sommet réalisé ! Les 1680 m de dénivelé + et 1680 m de dénivelé – sont tombés aux oubliettes ! On savoure !
Nous profitons pleinement de cette 2ème soirée/nuit au refuge. Après l’apéro, nous dînerons à 18h30 et rejoindrons notre dortoir à 22h en essayant d’être discrets. Nos nouveaux compagnons de dortoir ne le seront pas en se levant à 03h00 ! Peu importe nous pouvons nous rendormir et savourer un réveil tardif accompagné du petit déjeuner. (7h30)
Il est temps désormais de s’attaquer au chemin du retour. Nous quittons le refuge à 08h30. La descente « technique » se passe sans encombre mais il faut sans cesse rester vigilant !
Nous traversons enfin cette fameuse passerelle Charles Kuonen . Elle est la plus longue du monde, 490 m et est haute de 85 m. Large de seulement 65 cm.
Elle mérite le détour et peut servir « d’objectif » à une très sympathique randonnée familiale ou entre amis !
Il a été désiré ce sommet, 3 ans que Julien nous en parlait, et il a tenu toutes ses promesses ! Une magnifique course dans un non moins bel endroit. De fortes chances que celui-ci devienne notre nouveau terrain de jeu à l’avenir !
Les 40 ans de Greg et les 30 de Julien auront été fêtées dignement !