La Barr(b)e des Ecrins
5 Au départ, 7 à l’arrivée pour tenter une hivernale dans les Écrins un 14 juin :
Cyrille, Flavien, Greg, Julien et Samuel. Rejoints par Elisa et Maxence.
Juin restera donc maudit pour atteindre le point culminant de ce massif.
Oui, la barbe de cette Barre qui se refuse à nous depuis l’an dernier ! Et pourtant on retentera encore, et encore, et encore …
Des conditions quasi dantesques pour monter au refuge, un ciel bleu le lendemain, une neige que certains n’ont pas vu cet hiver, on aura tout connu … sauf le sommet !
Départ le vendredi 12 juin (pour nous 5 venus de Paris, de l’Allier, de Lausanne, de Chambéry et de Grenoble). On se retrouve tous au Camping d’Ailefroide le soir. Temps humide et installation express. Cet immense et agréable camping nous est réservé ou presque ! 5 mecs, 5 tentes, on fait simple.
Le soir apéro et dîner au Chalet-hôtel d’Ailefroide. On a décidé cet été de faire marcher les commerces locaux qui ont soufferts de la crise liée au CoVid 19. Bien nous en a pris, le repas et l’accueil étant excellents !
Le petit déjeuner, des + complets, se fera également à cet endroit. Pour 7 €uros seulement, on vous recommande de le prendre dans ce très sympathique établissement !
On arrive au pré de Mme Carle, on s’équipe et on se met rapidement en route.
Une petite bruine (le fameux crachin breton des hautes-Alpes) s’invite très rapidement. Celle-ci n’est pas désagréable au début car elle permet de tempérer notre corps qui surchauffe rapidement. Cela étant dû au rythme infernal mené par les locomotives que sont Cyrille et Samuel. Leurs montres ultra high-tech nous apprennent que nous progressons à une vitesse de 579 m et 38,12 cm à l’heure (avec 1 cardio à 108 pulsations minutes et une température extérieure qui indique « bien mais pas top »). C’est beau la technologie ! ^^
Bref cette pluie qui paraissait si précieuse au début deviendra vite gênante, voir très désagréable, avant d’arriver au Refuge du glacier blanc.
Nous arrivons trempés et faisons sécher nos vêtements sur le poêle central.
On se restaure (on mange toujours aussi bien dans ce refuge !) et repartons avec des vêtements un peu moins humides à défaut d’être totalement secs !
Nous trouvons très rapidement la neige (100 m au dessus du refuge) mais également des conditions qui deviennent de + en + compliquées. Celles-ci sont hivernales. La neige est fraîche et en quantité suffisante pour rendre notre progression difficile.
C’est à ce moment là que l’on rencontre les très sympathiques Elisa et Maxence. Ils viennent de l’Hérault. Enfin ils y vivent. Max vient de l’Île de France et manie aussi bien la queue du billard que le piolet ! La pitchounette quand à elle, se déclare une « authentique » montpelliéraine. Un gros doute subsiste cependant. Car bien que Serge Gainsbourg lui ait dédié une très belle chanson (aucun rapport certes), elle n’a pas l’accent du sud !
Après avoir brassé dans de la neige fraîche et enduré le vent, la neige et le froid, nous arrivons au Refuge des Ecrins vers 16h. Nous sommes tous trempés, certains sont carrément gelés ! C’est à ce moment là que -soudainement – la vie peut nous offrir un petit bonheur très simple. Celui-ci se matérialise par un poêle situé au bout du réfectoire ! On s’y (ré)chauffe et tout le monde y fait sécher ses affaires.
Le gardien nous annonce qu’à la vue des conditions pour le lendemain, notre projet de Barre des Ecrins a du plomb dans l’aile. Pire même, le Dôme ne sera également pas accessible. Nous décidons ne nous rabattre sur la Roche Faurio qui pourrait elle, être envisagée.
La soirée est très sympa avec 25 personnes présentes dans un refuge qui d’ordinaire peut accueillir 100 personnes.
Le gardien s’excuse du ravitaillement défaillant (pas d’hélitreuillage de possible depuis quelques jours) qui pourrait expliquer un repas frugal. Il n’en est rien ! Le repas et le service sont parfaits. Bravo à eux !
Le lendemain, dimanche, réveil à 4h00, petit déjeuner et équipement dans la foulée. Enfin presque. Dehors les bourrasques de vent mêlées à de la neige se font de plus en plus fortes. On se demande si une sortie peut même être envisagée ?
Ce sera le cas et nous partons vers 5h30. Il fait jour, le vent souffle toujours fort et la neige est comme annoncée. A savoir qu’il n’y a eu aucun regel et que la hauteur de celle-ci laisse deviner des enjambées bien lourdes à venir.
La progression est très difficile. Nous sommes 7 à se relayer pour faire la trace. Les 2 kms séparant le pied du refuge à celui de la Roche Faurio paraissent interminables.
Une fois arrivé au pied de la Roche Faurio, le groupe se scinde en 2. Elisa, Flavien, Julien et Max tenteront le sommet, Cyrille, Greg et Sam vont rallier le refuge du glacier blanc en prenant leur temps, estimant que les conditions ne sont pas adéquates pour une tentative.
Les 4 premiers seront bien courageux de tenter l’aventure, reprenant – en mode marche – une trace laissée par 3 skieurs de rando.
Leur ascension (et progression) ne sera pas aisée.
Ils stopperont à 3500 m mais profiteront malgré tout de la vue magnifique sur la Barre et le Dôme des Ecrins qui seront inaccessibles en ce jour pour les alpinistes !
Le retour pour les 2 groupes sera long sur un glacier blanc dont la neige fond rapidement, tout en essuyant un vent qui efface rapidement tout trace créée par l’homme.
Le 1er groupe arrive à 10h au refuge du glacier blanc, le 2nd à 12h.
Elisa et Max nous quittent, leur voiture et – accessoirement – l’Hérault étant situés plus loin !
Nous autres 5, prenons notre temps pour déjeuner au refuge.
L’heure de redescendre est arrivée et nous sommes au parking à 15h.
Cyrille et Sam prennent la route, suivis trois 1/4 d’heure plus tard par Flavien, Greg et Julien qui profitent d’une dernière pause « sucrée »
Forcément la journée ne pouvait que se finir par un éboulement juste après la sortie de la Meije / la Grave ! On envisage un temps de rebrousser chemin et de passer par Gap pour rejoindre Grenoble, voir de passer le col de Montgenèvre et de prendre le tunnel du Fréjus … Cyrille et Sam trouvent une alternative qui consiste à passer par une route forestière qui passe de l’autre côté de la Romanche. Ouf !! Ils nous évitent une sacrée galère !
C’était la reprise de la saison d’alpinisme estival, ça ne s’est pas forcément passé comme prévu mais c’était, encore une fois, super sympa ! Des paysages grandioses et 2 chouettes rencontres. La saison est lancée et de belle manière !
En bref :
jour 1 : départ du parking du pré de Mme Carle – 1875 m et nuit au refuge des Ecrins – 3170 m
D+ 1300 m
Jour 2 : tentative d’ascension de la Roche Faurio par le versant SE (voie normale) 3730 m
D+ 500 m
D- 1800 m
Consulter le topo de la course « Roche Faurio versant SE (voie normale) »
Voir l’album photos (merci à Sam)
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