La reine des Meije
3 mecs qui sont allés à la recherche d’un peu de magie (dans cette inertie morose ?) :
Alex, Greg et Julien.
Oui nous sommes toujours des enfants au fond !
Merlin l’enchanteur ou le livre de la jungle dans les 60’s, Robin des bois dans les 70’s, Rox et Roucky dans les 80’s, le Roi lion dans les 90’s, …
Disney c’est comme l’alpinisme : on aime ou on n’aime pas, mais ça fait rêver certains !
Alors la Meije on aime ou on n’aime pas (comment ça on n’aime pas ?!) mais … on en a rêvé !
Départ prévu à 09h00 au pont des brebis à Villard d’arène (Htes-Alpes 05) qui s’effectuera donc à … 09h45. Nous sommes conscients qu’il y a 1800 m de D+ jusqu’au refuge de l’aigle. Conscients également que ce dénivelé s’effectuera plus en mode alpinisme (arête, câble, rochers, pente raide en neige, glacier, …) que randonnée ! Et pourtant … nous avons le sourire ! Parce qu’on sait que cette Meije est belle, parce qu’on sait que ce refuge de l’aigle mérite le détour !
Ce que nous pensons être un petit rythme est en fait un bon rythme ! (500 m/h). Il fait déjà très chaud en ce milieu de matinée au dessus de Villar d’Arène. Les gouttes (de pluie humaine) tombent et les petits points d’eau que l’on croisent sont sources de bonheur !
Nous effectuerons une pause pic-nic avant d’arriver sur les 1ers névés, vers 2600 m. Un peu de vent, du soleil, une belle vue … difficile de redémarrer !
Après le 1er passage « technique » de la montée (court névé en dévers et petit pas d’escalade sur le rocher attenant) se pose un choix une fois arrivés sur (ce qui reste) du glacier du Bec :
– on rejoint la Vire Amieux par le névé à gauche (bleu sur la photo ci-dessus) avec des pentes raides en neige ?
– on passe par le col du bec puis l’arête (en rouge ci-dessus) ?
=> Nous optons pour la 1ère solution. Mal nous en a pris ! Montée très raide dans une neige qui se transforme et une petite plaque de glace présente en milieu de montée.
Nous parvenons au début de cette Vire Amieux où le panorama passe de joli à splendide ! Le Mont Blanc derrière nous mais surtout cette reine Meije qui s’offre à nos yeux en intégralité !
Nous arrivons au refuge de l’aigle un peu moins de 7h00 après être partis du parking. Toujours aussi longue cette montée ! Mais toujours aussi variée et offrant de magnifiques points de vue.
Pas de photo du refuge et pourtant celui-ci est tellement atypique perché sur son rocher !
Lever à 04h00, p’tit déj dans la foulée. Alex n’a pas passé une bonne nuit (quasiment pas dormi et mal de tête ce matin) et se pose forcément des questions sur son engagement dans cette course. Le p’tit déj et 1 médoc l’ayant requinqué, il sera des nôtres ! Départ en prenant notre temps à 05h15.
La rimaye se passe sans aucun souci par contre l’accès au col se fait en partie sur des plaques de glace. Nous restons corde tendue et accédons à celui-ci. L’entente est parfaite, nous progressons bien, cheminons à travers les rochers, les pentes de neige et les quelques petits résidus de glace.
Nous arrivons à 07h45 au sommet du pic oriental !
Le temps bien dégagé entre la veille, la nuit et le début de matinée s’est peu à peu couvert mais la vue au sommet reste grandiose ! Le vent souffle néanmoins très fort et certains nuages ne sont pas rassurants, nous ne tardons donc pas à redescendre.
Celle-ci se fait tranquillement et sans trop de souci malgré un rappel un peu chaotique sur le dernier bastion rocheux ! La météo est moyenne à ce moment là (on voit plus bas 4 personnes renoncées). Avant de descendre du col, le nuage – cachant désormais bien le soleil – se permet même de nous envoyer quelques (légers) flocons de neige ! Cela ne durera pas mais cela ne nous aura pas réchauffé. Le froid se fait désormais bien ressentir.
Nous allons poser 2 broches dans la descente de ce col afin de nous sécuriser. Cela ne nous aura pas fait perdre beaucoup de temps et au moins nous sommes rentrés entiers de ce sommet !
Nous resterons 1 petite heure au refuge afin de de se réchauffer, de déguster 1 bon plat de pâtes, de prendre 1 chocolat chaud et de le quitter … enfin.
Nous mettrons 4 heures pour descendre en prenant notre temps (et en passant cette fois-ci par l’arête !).
Course majestueuse, plus compliquée techniquement que prévu (avec la présence de la glace) mais qui laisse des souvenirs indélébiles ! Pour les amoureux de la montagne, des grands espaces, des refuges atypiques et des vues à couper le souffle, la seule montée au refuge de l’aigle mérite le détour !!